On Tanta Megdele et Dessie dement on partit par La (li ''bella), arrivames Tigrai mais non zebres, tournant Adoua('te) en chantant Ye(ee)ha

V'la t'y pas qu'y serait t'y pas plus que temps de vous donner des nouvelles !

Mais d'abord nous vous savons tous over interesting par notre enigme et ca ca fait plaisir !!! Donc, roulement de tambours : le winner est ... Personne ! La reponse est en fait que ces deux enfants sont grimpes sur leur arbre et perches pour en taper les branches et ainsi offrir a leurs betes non enragees mais affamees, les petits fruits qui y poussent !!! Sur ce, on garde notre kilo de buna (cafe) destine au potentiel gagnant mais vous n'aurez qu'a venir y gouter chez nous a notre retour en France !

Donc voici maintenant des nouvelles fraiches de nos derniers dix jours. Ils furent essentiellement composes de visites d'eglises, vous connaissez tous notre ferveur religieuse ! Aussi avons nous rencontre beaucoup de pretres et d'ailleurs gracement et jamais a contre coeur offert nos miserables birr a tous ces salauds de profiteurs !

Ici, l'eglise de Tanta, pour laquelle nous n'avons pas donne les 100 birrs habituels car nous ne l'avons pas visite... Nous n'avons pas non plus donne l'aumone aux pretres ni aux moines (disons bakchich ou pour-boire de la biere locale), on est vraiment que des mauvais farenji ! Treve de galejades, l'eglise orthodoxe ethiopienne profite plus que largement du succes de ses monuments aupres des touristes. Nous rencontrons donc un probleme : souvent agaces par cette pratique systematique de taxer le plus de fric possible aux blancs, nous ne donnons jamais rien et payons le strict minimum pour pouvoir voir les sites qui nous plaisent le plus. Il semble donc probable, au vu de l'agacement des pretres, que nous rencontrions prochainement le diable puisqu'ils semblent nous y envoyer souvent ! En tous cas ils jouent tous tres bien la comedie du mec decu voire fache quand nous quittons les lieux sans sortir de billet.

Mais revenons a notre depart de Dessie. Nous avons donc quitte les sentiers battus pour rejoindre Tanta. Ce fut epique... 5 heure du mat', arrives a la gare routiere nous grimpons dans le bus a moitie vide. Comme un bus ne part jamais tant qu'il reste une place libre, nous attendons pas loin d'une heure suffoquant dans les gazs d'echapement d'une quinzaine de bus qui font chauffer paisiblement leur gros diesel en attendant le depart. Trajet chaotique dans ce qui etait certainement le bus le plus pourri du pays, lent a souhait et qui evidemment tombe en panne 15 bornes avant l'arrivee ! Bref, nous terminons le trajet dans le bus qui suivait une heure apres et, detail fun, il faut savoir que ce meme bus tout pourri nous ramena trois jours plus tard a Dessie, nous qui pensions qu'on avait vecu avec lui son dernier parcours. Le genie des mecanos africains nous depasse... Arrives a Tanta, nous comprenons pourquoi tout le monde se marrait quand on leur disait notre destination : a Tanta, il n'y a rien, ou presque. C'est une toute petite ville perdue au bout de la piste ou certainement peu de blancs atterrissent. A tel point que le village entier nous a suivit pendant trois jours. L'attraction ! Pour vous donner une idee, on a meme pas pu se balader dans le village en raison de la horde de gens qui nous suivait en cortege et nous entourrait literallement des qu'on s'arretait. On aurait dit que Lady Di et Mickael Jackson sortaient faire un tour sur la croisette ! Je vous jure, c'est mega oppressant pas loin de cent personnes qui vous observent voire vous bousculent, tentent un ''Hello'' (frequement suivi du ''give money''), veulent vous toucher... Si si, promis on exagere pas... Nous filons donc vite vers l'exterieur visiter l'eglise ci-dessus a 6 km de la, et, sur la route du retour...

... acceptons l'invitation d'un papy trop marrant a manger un petit Chero/Injera chez lui... pour se retrouver observes par tous les voisins, en train de manger comme deux cons devant tout le monde dans un grand silence presque solennel ! Clou du spectacle, nous avons reussi a finir le verre de biere locale si genereusement offert.

Cette belle balade fut neanmoins fort sympathique et l'occasion de belles rencontres, notamment avec les enfants des fermes alentours.

Paysages de fous hein ? Vous nous enviez ? Ben sachez quand meme que pour voir ca on a marche 20 bornes avec nos sacs sur le dos, dont les derniers kilometres a grimper par un chemin abrupte accroche sur le flan de cette amba ( mini plateau haut perche) culminant a 3000 metre. Bon j'avoue qu'on est bien recompense quand on arrive en haut en voyant a 360 degres sur un rayon de plusieurs dizaines de km sur les hauts plateau abyssins ! Par contre, ce que nous n'avions pas vu venir, c'est l'absence d'hotel et de restaurant dans ce petit village de Megdele ou la route n'arrive pas encore... Au final nous avons pu dormir chez l'habitant sur un lit en paille et peaux de betes. Romantique, s'il n'y avait pas eu toute la famille dans la meme piece ainsi que quelques puces affamees.

Megdele, (ou Magdala, ou Magdela, ou Makedala. Bref...) est un village au passe historique riche puisque le roi Theodoros (ou Tewodros, ou Twodros. Bref...) y avait etabli son palais royal et construit son eglise, ou il se suicida, trop fier ethiopien qu'il etait, au lieu de capituler devant les anglais qui l'assiegeaient. 1868, fin du regne d'un roi certes trop ambitieux mais qui avait eu la chouette volonte d'unifier les peuples d'Ethiopie (Ce sera reussi qq dizaines d'annees plus tard par Menelik II).

Retour a Tanta le lendemain, ou nous tombons sur une procession religieuse joyeuse et coloree !

Bon, apres ces quelques jours de retraite dans la campagne ethiopienne, nous partons en pelerinage a Lalibella, ville sainte et seconde Jerusalem ! Quelques photos de ces eglises monolytiques meme si rien ne vaut la visite, tellement ces monuments sont impressionnants. Non pas eriges mais excaves du rocher, et donc constitues d'une seule et meme pierre ...

Au dela des groupes d'eglises dans la ville de Lallibella, c'est aussi un chouette endroit pour les balades alentour qui font decouvrir cette belle campagne et d'autres eglises riches d'art et d'histoire.

Apres quatres jours a Lalibella, nous tentons d'en partir pour aller vers le nord. ''Tentons'' car apres 5 heures a attendre un bus qui n'arrive pas, nous finissons par comprendre qu'il vallait mieux revenir sur nos pas pour rejoindre l'axe principal... Et oui, le voyage en transport en commun nous contraint a ne pas toujours choisir la route que nous allons suivre... Bref, pour le coup l'important n'etait pas vraiment la route pour y arriver mais la destination et c'est a Wukro, 470 km de Lalibela, quelques 10 ou 12 h de route (on essaie de ne plus compter, car bien que l'on soit les premiers a dire que ca fait partie du voyage, se sont des journees fatiguantes, longues et parfois epiques) en transports divers et une nuit d'etape a Weldia, que nous nous etablissons ensuite. Changement de region, changement de paysage, d'habitat, de periode historique a decouvrir... Autour de cette petite ville de passage s'ouvrent des pistes menant au eglises dites du Tigrai (region nord du pays), elles aussi excavees dans le rocher pour la plupart et, detail plutot chouette : nichees dans ou sur des pitons rocheux que tu voudrais nous avoir accompagnes pour voir ca, niak niak niak, il parait que le grand canyon americain ne doit pas trop non plus se la peter...

On voit ici un de ces fameux monastry creuse dans la roche et perche tout en haut d'un piton rocheux.

De toutes ces visites, nous retenons aussi le peu de soin pris pour preserver des reliques parfois plus que millenaires, comme c'est le cas pour cet eventail, qui sont entreposes dans la poussiere, que l'on peut flasher et toucher a souhait sans que personne ne s'en offusque...
Ces pretres ne semblent pas mesurer l'interet hautement historique et la valeur des pieces qu'ils exposent, mettant au meme plan des bas reliefs dattant de 5 siecles avant JC et des poteries de meme pas cent ans ou encore des manuscrits et copies originales de bibles de 1500 ans et de vulgaires reproductions tres recentes.

Entre Wukro et Axoum d'ou nous vous ecrivons (pas loin de trois h pour charger toutes ces images, donc interdiction de critiquer...), nous avons pris une pause a Adoua, ville de passage fort sympatoche, et visite a proximite le great temple de Yeha. Petit village tout mimi qui fut prestigieux aux temps ''preaxoumites'' avec un palace et un temple datants d'environ 5 a 8 siecles before christ. Plutot classe et historiquement bonne intro a Axoum, meme si les recherches, fouilles et consolidations des edifices rendent la visite originale :


Pour parler un peu plus de nous, tout va bien. On enrage pas mal contre cette image de blanc plein de fric qui nous colle a la peau partout ou on passe. On vous a parle des pretres, mais c'est en fait tout ce qu'on achete qu'il faut negocier, jusqu'au coca qu'on boit au bar qu'on nous demande de payer trois fois le prix ... Dans un pays en pleine extention touristique, ce de quoi on se rejouit, le voyage cheap de baroudeur n'est pas toujours aise tant certains farenji, abonnes aux tours operators 4x4 persos et sans reflexion aucune sur la valeur juste des choses, ont habitue les ethiopiens a un sucage de porte-feuilles plus qu'exagere. Ainsi, si ca nous derange pas de pays quelques birr de plus, redistribution des richesses oblige, c'est vraiment pesant de se voir toujours demander des sommes parfois astronomiques pour des services ou des produits de base dont nous connaissons parfaitement le vrai prix ! Genre 100 birr par personne pour un trajet de bus qui en vaut 25, c'est gonflant, surtout quand le chauffeur nous laisse sur le bord de la route car nous refusons de donner plus de 40 chacun, alors meme que son bus n'est pas plein... On tient bon mais on est pas trop de deux pour se reguler nos humeurs et coups de sang contre ce que nous ressentons souvent comme des injustices . Ainsi va la vie et le monde, des tres pauvres et des tres riches, nous sommes du bon cote de la barriere et les ethiopiens nous le font bien sentir. Heureusement, passe ce mur enorme qu'est le pognon, nous arrivons neanmoins a faire de belles rencontres avec des personnes denuees d'interet.

Sinon, en quelques lignes : on mange bien, sans viande mais bien quand meme (!), en fait y a des moustiques, la sante est impec, Clem a fait coudre ses semelles de scandales, Frede surkiffe le jus de mangues fraiches, le cafe c'est ''buna'', pour Francois le Chero en fait c'est de la poudre lyophilisee mais c'est bon quand meme, la Castel beer est en train de se faire detronner par la St Georges beer, oui Yaya et JB les ethiopiens sont noirs mais on les voit quand meme la nuit meme si ici le noir se decline du cafe tres au lait au chocolat noir 99% de cacao, et d'ailleurs l'electricite arrive presque partout, on ecoute de la musique ethiopienne mortelle tous les jours et Frede enrage que personne soit jamais capable de lui dire le nom du groupe, le Petit Fute sur l'Ethiopie soit disant a jour en 2012 ne l'est en fait pas du tout, on est tout bronzes, l'injera c'est bon pour la sante et ca fait grave pousser les ongles et les cheveux, le vin ethiopien est vraiment degueu, on est pas trop en manque de fromage et puis les anneciens on vous encrotte nous on a trouve un lac plus joli que le votre, la famille et les copains quand meme vous nous manquez...

Aller, une soupe et au lit, nos petits yeux fatiguent de ce long moment d'ecran, nos cerveaux bouillonnent et nos ventres gargouillent. Demain on va tester de louer des velos !! Les images d'Axoum sur un prochain post.

Jeu concours : Mais que font-ils tous donc ainsi a la queue leu-leu ?

Des bisous